Compatibilité inter-instruments pour les des mesures colorimétrique et densitométrique

Summary

« … La métrologie, la normalisation et l’évaluation de la conformité sont les trois piliers du savoir assurant la mise en place d’infrastructures techniques adaptées pour appuyer le développement durable et le commerce international. Ces trois piliers sont interdépendants. » Cette phrase est tirée de la brochure promotionnelle de l’ISO « Métrologie, normalisation et évaluation de la conformité ». La mesure colorimétrique est passée au premier plan dans l’industrie des arts graphiques lorsqu’elle a enfin disposé d’appareils adaptés et de normes ISO. D’une façon ironique, les mesures colorimétriques et la gestion de la couleur permettent aujourd’hui un meilleur contrôle des processus standardisés entre épreuve et imprimé que les mesures densitométriques, bien que l’industrie de l’impression ait utilisé les mesures densitométriques depuis bien plus longtemps pour contrôler le traitement des films, la fabrication des plaques et l’impression. Le traitement des films et plaques est aujourd’hui presque entièrement remplacé par un processus CTP. Encore une ironie du sort : alors que nous avons toujours recours à la densitométrie – cet élément caché des systèmes de contrôle à boucle fermée – pour le contrôle du traitement des plaques CTP, une nouvelle génération d’appareils de mesure basés sur CCD a vu le jour et se sert de l’analyse de l’image pour la mesure des points de trame sur les plaques et le contrôle du repérage. La densitométrie pour le contrôle qualité des plaques est largement obsolète de nos jours. Une des raisons pour laquelle la densitométrie n’a pas réussi à convaincre l’utilisateur dans le domaine de l’impression est la multitude de standards et le manque d’un accord commun sur la façon de mesurer cette densité. Il existe des différences entre les mesures densitométriques relatives et absolues, entre les réponses des filtres bleus à large bande, entre les filtres à large bande et les filtres à bande étroite, entre l’inclusion ou l’exclusion de la fluorescence, entre les mesures densitométriques spectrales et les mesures des filtres chromatiques, entre les filtres à polarisation ou sans polarisation et des différences entre la façon de mesurer l’encre noire. L’année dernière, nous avons finalement réalisé que de telles différences constituaient un obstacle à la création d’une norme internationale de contrôle du processus d’impression. Il est généralement préférable d’avoir une seule configuration standard et une seule méthode pour les mesures densitométriques. Quel que soit le procédé d’impression, les différentes encres de la quadrichromie ont des propriétés spectrales pratiquement identiques, seule la teinte du papier sur lequel les encres sont mesurées apporte un élément de discordance dans les standards relatifs aux encres de la quadrichromie. Ceci mis à part, d’autres différences dans les mesures proviennent de la conception des appareils de mesure et des erreurs dans le processus de mesure. Les appareils des divers fabricants mesurent de façon différente. Il est même souvent difficile de comparer les résultats de mesure entre les sites d’impression ou encore entre imprimerie et client. Parfois même, un seul et même appareil mesure différemment selon son orientation par rapport à l’élément à mesurer. Ce problème se retrouve aussi bien avec les densitomètres que les spectrophotomètres. Tous les facteurs qui contribuent à ces différences dans les mesures sont présents quel que soit le procédé d’impression principal utilisé. En conséquence, il est absolument nécessaire de s’accorder sur des appareils conçus pour les arts graphiques en général et de faire la distinction entre les appareils pour les mesures de la densité d’impression et ceux pour les mesures colorimétriques. Les mesures densitométriques sont toujours la méthode de prédilection pour le réglage de la densité d’encrage – manuel ou en boucle fermée un réglage du processus d’impression entièrement basé sur la colorimétrie n’est pas encore à l’ordre du jour. Du côté colorimétrique, d’autres améliorations aux normes ISO, aux appareils de mesure colorimétrique, aux formules de différence des couleurs et aux pupitres de visualisation sont en préparation pour fournir une meilleure corrélation des données de mesure colorimétrique avec l’apparence et la correspondance entre épreuve et document imprimé. En bref, l’objectif de ce rapport est d’obtenir une meilleure précision des mesures colorimétriques et densitométriques ainsi qu’une meilleure compatibilité entre les appareils et de maintenir la répétabilité des spectrophotomètres et densitomètres manuels. La conclusion de cet IFRA Special Report sur les mesures densitométriques et colorimétriques est que les principales améliorations pour obtenir une meilleure compatibilité des appareils entre eux peuvent être obtenues d’abord par une rationalisation et une révision de certaines normes ISO, puis par l’utilisation d’appareils en conformité à ces normes. Il sera alors plus facile de surmonter les difficultés posées par les différences dans les conditions et les méthodes de mesure.