5e forum de la presse arabe indépendante, Tunis, Tunisie, du 22 au 24 janvier 2012
Les dictateurs sont tombés en Tunisie, en Libye et en Égypte, alors que dans d’autres pays de la région ceux qui s’accrochent au pouvoir font face à une opposition rebelle et croissante. Les révolutions populaires rejettent les leaders autoritaires et portent à l’attention de la communauté internationale les mouvements de rue arabes dans toute leur diversité. Grâce à la transition vers la démocratie, les libertés et les droits fondamentaux sont placés au cœur des débats dans ces nouvelles sociétés. Cela nécessite des médias forts et indépendants capables de jouer leur rôle primordial consistant à tenir les gouvernements naissants responsables de leurs actes.
Mais pour être considérés comme le chien de garde de la démocratie, les médias ne doivent-ils pas passer par leur propre révolution ? Comment la presse doit-elle exprimer ces libertés retrouvées et relayer au mieux les espoirs et craintes des simples citoyens ? Comment peut-elle parvenir à un juste équilibre et satisfaire aux normes professionnelles les plus élevées ? Comment pouvons-nous faire en sorte que les jeunes générations soient amenées de la périphérie au centre des débats ? En bref, quel rôle doit jouer aujourd’hui la presse arabe indépendante ?
Face à de tels problèmes, les médias arabes indépendants répondent sur tous les fronts : en critiquant, en éduquant et en lançant des modèles économiques innovateurs. Plaçant les autorités devant leurs responsabilités, les journalistes, les rédacteurs en chef et les éditeurs arabes sont aux premières lignes quand il s’agit de défendre la liberté d’expression. Étant donné les nombreux espoirs suscités par les changements dans la région, le moment n’a jamais été plus propice pour comprendre quel rôle la presse arabe indépendante devrait jouer.
Le Forum de la presse arabe indépendante qui en est à sa 5e édition est unique en son genre. Il réunit des professionnels des médias de tout le monde arabe et leur permet d’échanger des idées ainsi que de partager leur expérience et leurs bonnes pratiques à tous les niveaux de l’industrie de l’information. La WAN-IFRA n’a jamais cessé de soutenir la presse indépendante dans les pays arabes et le Forum se félicite des relations qu’elle entretient depuis longtemps avec ses partenaires issus de l’industrie des médias et de la communauté défendant la liberté d’expression.
- La WAN-IFRA participe activement au TMG (le groupe d’observation de la Tunisie au sein de l’IFEX, l’Échange international de la liberté d’expression) et a lancé en 2011 la phase actuelle de la campagne d’étude de la censure dans les médias et les arts.
- Le programme ANDP pour le développement des journaux arabes que la WAN-IFRA mène en partenariat avec le DEDI (institut égypto-danois pour le dialogue) est un projet d’avant-garde où les journaux de la région profitent de leur expérience mutuelle et échangent des informations sur les stratégies commerciales et éditoriales. Son but principal est de renforcer la viabilité de la presse indépendante dans la région.
- La WAN-IFRA apporte son soutien au MADA, le centre palestinien pour le développement et les libertés des médias, dans le cadre de la publication de son bimensuel MADA El-Elam sur les médias.
- La WAN-IFRA dirige des missions sur la liberté de la presse en Tunisie, en Libye, en Égypte et au Yémen et y participe activement. Leur but est de soutenir et de consolider les médias locaux dans ces pays.
La WAN-IFRA est l’Association Mondiale des Journaux et des Éditeurs de Médias d’Information. Elle représente plus de 18 000 publications, 15 000 sites Web et plus de 3 000 sociétés dans plus de 120 pays et bénéficie de relations formelles de consultation à l’UNESCO, aux Nations-Unies et au Conseil de l’Europe.
La WAN-IFRA est une organisation unique en son genre parmi les associations professionnelles mondiales de l’industrie, car la défense des droits de l’homme est également ancrée dans sa mission. Elle se donne pour priorité première de défendre et promouvoir la liberté de la presse et l’indépendance économique des journaux, qui est une condition essentielle de cette liberté.