Le conseil d’administration de l’association mondiale des journaux et des éditeurs de médias d’information (WAN-IFRA) s’est réuni à Vienne en Autriche et a sommé les autorités érythréennes de libérer immédiatement le journaliste, auteur et dramaturge érythro-suédois Dawit Isaak ainsi que 16 autres journalistes maintenus en détention sans avoir été jugés, ce qui place l’Érythrée parmi les pays qui violent le plus la liberté de la presse au monde.
Dawit Isaak qui a reçu, in absentia, la Plume d’or de la liberté de la WAN-IFRA en 2011 est en prison depuis plus de 10 ans. Malgré des demandes réitérées de la part de groupes de médias, d’organisations de défense des droits de l’homme, d’hommes politiques et de militants de la société civile, personne ne sait où il se trouve en ce moment. Avec l’apparition de rapports faisant état de coups, d’actes de torture et de mesures d’isolement cellulaire qui viennent s’ajouter aux horribles conditions de détention dans les prisons érythréennes, on continue de craindre pour sa santé physique et mentale. Le conseil d’administration enjoint les autorités érythréennes de donner des nouvelles fiables de l’état de santé de Dawit Isaak en attendant sa libération.
Dawit Isaak a été arrêté le 23 septembre 2001 pour avoir publié dans les colonnes de Setit, le journal qu’il a co-fondé, des appels à la réforme adressés directement au président Isaias Afewerki. Le régime érythréen y a répondu par une campagne brutale de répression contre la liberté d’expression qui se poursuit encore.
Le conseil d’administration de la WAN-IFRA rappelle au président Isaias Afewerki que son régime ne parviendra jamais à réduire au silence ses opposants et que les projecteurs resteront braqués sur son pays tant que les droits de l’homme continueront à être bafoués. Il lui demande de faire un pas vers une plus grande liberté d’expression en libérant Dawit Isaak et tous les journalistes incarcérés dont la détermination à réformer le pays devrait être encensée et non punie.