Un bon nombre d’éditeurs de presse se penchant sur les nouvelles stratégies commerciales pour 2011 seront sans doute d’accord avec George Will. Pour eux, cet avenir dominé par le monde numérique avec tous les avantages et inconvénients qui l’accompagnent est arrivé hier en un coup de vent. La plupart des éditeurs se sont efforcés depuis de se mettre à la page.
Certains d’entre eux s’y étaient préparés et sont partis à la conquête de cet environnement aux changements constants. Et loin de tout simplement survivre, ils prospèrent.
La conclusion de la récente étude «World News Future & Change» (voir en page 6) est toute simple: la grande majorité des éditeurs de presse donnent la priorité au développement de nouveaux produits (pour la plupart numériques, mais aussi imprimés) afin de compenser les revenus traditionnels en baisse. Bien sûr, l’optimisation des flux de production et des processus ainsi que la réduction des coûts sont également en tête de liste.
Deux des graphiques de cette étude sont représentés en page 20 en guise d’introduction à notre guide annuel des décideurs dans lequel nous analysons quelques-unes des priorités des éditeurs pour 2011. Vous verrez sur le graphique intitulé « Différentes possibilités d’amélioration et d’essor grâce à l’investissement» que la deuxième réponse juste après «Développement de nouveaux produits médias» est « marketing et stratégie de marque pour le journal». Pour 49% des 500 personnes qui ont répondu, c’est une priorité.
Cela m’a frappé pour plusieurs raisons.
On tape souvent sur les doigts des éditeurs de presse car ils ne savent pas promouvoir leur marque de façon constante et efficace, surtout au niveau local. Quelques-uns y parviennent très bien mais ils restent l’exception. Je trouve donc particulièrement encourageant que des dirigeants de presse en fassent leur priorité, surtout à l’heure actuelle où l’environnement commercial est loin d’être idéal et où les budgets marketing sont passés à la loupe.
Valérie Arnould, notre journaliste économique, nous présente ce climat fragile dans son rapport économique annuel qui démarre à la page 14. Même s’il y a reprise, quelques segments du marché ont pratiquement disparu et avec la concurrence provenant des médias numériques, les médias traditionnels se disputent un gâteau en diminution. Pour certaines régions comme l’Asie et l’Australie, la situation est plus rose.
Comme vous pouvez vous en rendre compte, notre magazine est maintenant imprimé sur du papier journal. Nous aurions pu mieux faire évidemment pour vous annoncer ce changement à temps. Mais pour reprendre la phrase d’introduction: l’avenir a le don d’arriver sans prévenir...
Pourquoi ce changement ? À l’IFRA Expo, un lecteur de la gazette quotidienne que nous produisons sur place pour le salon nous a demandé : « Vous couvrez l’industrie de la presse, pourquoi n’imprimez-vous pas sur du papier journal ? » En 2010, WAN-IFRA Magazine a pris ce conseil à cœur et a lancé ses trois éditions spéciales en format tabloïd sur du papier journal. Les demandes constantes pour des numéros supplémentaires et les réactions positives de nos lecteurs et annonceurs indiquent clairement que nous avons tapé dans le mille. C’est surtout pour ces raisons que nous avons décidé de passer aussi au papier journal avec notre magazine bimestriel en format A4, tour en gardant les mêmes priorités en tête: continuer à proposer à ceux qui lisent nos éditions papier et numérique une revue professionnelle de qualité et s’intéressant à l’ensemble des régions du monde. Vous pouvez être sûrs que les sujets couverts en 2011 seront ceux qui intéressent le plus les éditeurs et qu’ils les aideront à se préparer à cet avenir incertain.